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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

dans les scènes de la veille, qu’il y eût joué personnellement un rôle, il était impossible de l’établir. Ce n’est pas sur de simples présomptions que l’on pouvait l’accuser et lui dire : « Vous étiez là, hier soir, au milieu des invités. C’est vous qui nous avez insultés avec ce Chant de la Haine. C’est vous qui avez déchiré le bouquet de fiançailles et le contrat. C’est vous qui avez enlevé la couronne nuptiale. » Personne ne l’avait vu, personne.

D’ailleurs, ne l’avions-nous pas trouvé chez lui ? N’était-ce pas lui-même qui nous avait ouvert la porte de la grille ? Assurément, il nous avait fait attendre un temps appréciable, très suffisant, en tout cas, pour lui permettre de revenir de l’hôtel Roderich ; mais comment admettre qu’il eût pu faire le trajet sans être aperçu du capitaine Haralan ni de moi ?

Tout cela, je le répétai, et j’insistai pour que Marc et le capitaine Haralan tinssent compte de mes observations dont le docteur Roderich reconnaissait la logique. Mais ils étaient trop montés pour m’entendre et voulaient se rendre sur-le-champ à la maison du boulevard Tékéli.

Enfin, après une longue discussion, on s’arrêta au seul parti raisonnable, celui que je proposai en ces termes :

— Mes amis, venez à la Maison de Ville. Mettons le chef de police au courant de l’affaire, s’il ne l’est déjà. Apprenons-lui quelle est la situation de cet Allemand vis-à-vis de la famille Roderich, quelles menaces il a proférées contre Marc et sa fiancée. Faisons connaître les présomptions qui pèsent sur lui. Disons même qu’il prétend disposer de moyens pouvant défier toute puissance humaine — pure vanterie de sa part, d’ailleurs. Il appartiendra au chef de police de voir s’il n’y a pas des mesures à prendre contre cet étranger. »

N’était-ce pas ce qu’il y avait de mieux à faire, et même tout ce qu’il y avait à faire dans cette circonstance ? La police peut intervenir plus efficacement que des particuliers. Si le capitaine Haralan et Marc se fussent rendus à la maison Storitz, peut-être