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XII


Nous étions au 1er juin. Cette date si impatiemment attendue, il avait semblé qu’elle n’arriverait jamais !

Nous y étions enfin. Quelques heures encore, et la cérémonie du mariage allait s’accomplir à la cathédrale de Ragz.

L’appréhension qu’avait pu laisser dans notre esprit le souvenir des inexplicables incidents qui remontaient alors à une douzaine de jours, s’était entièrement effacée après l’audience du Gouverneur.

Je me levai de bonne heure. Mais si pressé que je fusse, Marc l’était plus encore, et il m’avait devancé. Je n’avais pas fini de m’habiller lorsqu’il entra chez moi.

Il était déjà en tenue de marié. Il rayonnait de bonheur, et pas une ombre n’obscurcissait ce rayonnement. Il m’embrassa avec effusion, et je le pressai sur mon cœur.

« Myra, me dit-il, m’a recommandé de te rappeler…

— Que c’est pour aujourd’hui, répondis-je en riant. Eh bien, dis-lui que si je n’ai pas manqué l’heure de l’audience du Gouverneur, je ne manquerai pas celle de la cathédrale. Hier, j’ai réglé ma montre sur le beffroi. Mais toi-même, mon cher Marc, tâche de ne pas te faire attendre ! Tu sais que ta présence est indispensable, et qu’on ne pourrait commencer sans toi ! »

Il me quitta, et je me hâtai d’achever ma toilette, bien qu’il fût à peine neuf heures du matin.

Nous, avions pris rendez-vous à l’hôtel. C’est de là que devaient partir les voitures. Ne fût-ce que pour mettre mon exactitude