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III


Marc m’attendait, comme je l’avais pensé, au débarcadère et me tendait les bras. Nous nous serrâmes cœur contre cœur.

« Henri… mon cher Henri ! répétait-il, la voix émue, les yeux humides, bien que toute sa physionomie exprimât le bonheur.

— Mon cher Marc, disais-je de mon côté, que je t’embrasse encore !

Puis, après les premières effusions :

— Allons ! en route ! m’écriais-je. Tu m’emmènes chez toi, je pense ?

— Oui, à l’hôtel, l’hôtel Temesvar, à dix minutes d’ici, rue du Prince Miloch… mais non sans t’avoir présenté auparavant à mon futur beau-frère…

Je n’avais pas remarqué un officier qui se tenait un peu en arrière de Marc. C’était un capitaine. Il portait l’uniforme de l’infanterie des Confins Militaires. Vingt-huit ans au plus, d’une taille au-dessus de la moyenne, belle prestance, la moustache et la barbiche châtain, l’air fier et aristocratique du magyar, mais les yeux accueillants, la bouche souriante, d’abord très sympathique.

— Le capitaine Haralan Roderich, prononça Marc.

Je pris la main, que me tendait le capitaine Haralan.

— Monsieur Vidal, me dit-il, nous sommes heureux de vous voir, et vous ne vous imaginez pas quel plaisir votre arrivée si impatiemment attendue va causer à toute ma famille.

— Y compris Mlle Myra ? demandai-je.