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les transes de jovita foley.

— Tu parais moins souffrante…

— Tu sais, chère amie, répondit Lissy Wag, lorsque la fièvre est tombée, on est très abattue, mais on éprouve comme un certain mieux…

— C’est la convalescence !… s’écria Jovita Foley. Demain il n’y paraîtra plus…

— La convalescence… déjà… murmura la malade, en essayant de sourire.

— Oui… déjà… et quand le médecin reviendra, il dira si tu peux te lever…

— Entre nous… avoue, ma bonne Jovita, que je n’ai vraiment pas de chance !

— Pas de chance… toi…

— Oui… moi… et le sort s’est bien trompé en ne te choisissant pas à ma place !… Demain tu aurais été à l’Auditorium… et tu serais partie le jour même…

— Je serais partie… te laissant dans cet état !… Jamais !

— J’aurais bien su t’y forcer !…

— D’ailleurs, il ne s’agit pas de cela !… répondit Jovita Foley. Ce n’est pas moi qui suis la cinquième partenaire… ce n’est pas moi la future héritière de feu Hypperbone… c’est toi !… Mais réfléchis donc, ma chérie !… Rien ne sera compromis, même si notre départ est retardé de quarante-huit heures !… Il restera encore treize jours pour faire le voyage… et en treize jours, on peut aller d’un bout des États-Unis à l’autre ! »

Lissy Wag ne voulut pas répondre que sa maladie pourrait se prolonger une semaine et — qui sait — au delà des quinze jours réglementaires… Elle se contenta de dire :

« Je te promets, Jovita, de guérir le plus vite possible.

— Et je ne t’en demande pas davantage… Mais… pour le moment… assez causé… Ne te fatigue pas… essaie de dormir un peu… Je m’asseois là près de toi…

— Tu finiras par tomber malade à ton tour…