Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
362
le testament d’un excentrique.

naugh, — ou plutôt ceux qui le lançaient dans les jambes du Champion du Nouveau-Monde — ne l’entendaient pas de cette façon. Qui sait même si ce n’était pas le coup de quelque agence rivale qui méditait d’arrêter en route le plus avancé des partenaires ?…

John Milner aurait dû se contenter de hausser les épaules. Les partisans de Tom Crabbe intervinrent même pour lui dire de dédaigner ces défis un peu trop intéressés.

Mais, d’une part, John Milner connaissait l’indiscutable supériorité de son sujet sur Cavanaugh en matière de boxe, et de l’autre il se dit cette réflexion : si en fin de compte, Tom Crabbe ne gagnait pas la partie, s’il n’était pas enrichi par les millions du testament, s’il lui fallait continuer à boxer en public, ne serait-il pas perdu de réputation pour avoir refusé cette revanche demandée dans des circonstances si solennelles ?…

Bref, de tout cela, après de nouvelles affiches plus provocantes encore et qui n’allaient à rien moins qu’à entacher l’honneur du Champion du Nouveau-Monde, on put lire dès le lendemain sur tous les murs de Philadelphie :

réponse au défi !
crabbe contre cavanaugh !!

Qu’on juge de l’effet !

Quoi ! Tom Crabbe acceptait la lutte ! Tom Crabbe en tête des « Sept » allait risquer sa situation dans une revanche de pugilat !… Oubliait-il donc en quelle partie il était engagé, — et nombre de parieurs à sa suite ?… Eh bien, oui !… D’ailleurs, se disait avec assez de raison John Milner, ce n’étaient pas une mâchoire fracassée ou un œil exorbité qui empêcheraient Tom Crabbe de se remettre en route et de faire bonne figure dans le match Hypperbone !

Donc la revanche aurait lieu, et mieux valait que ce fût plus tôt que plus tard.

Or il arriva ceci : c’est que, comme les combats de ce genre sont interdits, même en Amérique, la police philadelphienne fit défense