Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/196

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Devons-nous abandonner définitivement et dès à présent nos recherches sur le continent américain ? »

La question, catégoriquement posée, resta sans réponse. Personne n’osait se prononcer.

« Eh bien ? reprit Glenarvan en s’adressant plus spécialement au major.

— Mon cher Edward, répondit Mac Nabbs, c’est encourir une assez grande responsabilité que de vous répondre hic et nunc. Cela demande réflexion. Avant tout, je désire savoir quelles sont les contrées que traverse le trente-septième degré de latitude australe.

— Cela, c’est l’affaire de Paganel, répondit Glenarvan.

— Interrogeons-le donc, » répliqua le major.

On ne voyait plus le savant, caché par le feuillage épais de l’ombu. Il fallut le héler.

« Paganel ! Paganel ! s’écria Glenarvan.

— Présent, répondit une voix qui venait du ciel.

— Où êtes-vous ?

— Dans ma tour.

— Que faites-vous là ?

— J’examine l’immense horizon.

— Pouvez-vous descendre un instant ?

— Vous avez besoin de moi ?

— Oui.

— À quel propos ?

— Pour savoir quels pays traverse le trente-septième parallèle.

— Rien de plus aisé, répondit Paganel ; inutile même de me déranger pour vous le dire.

— Eh bien, allez.

— Voilà. En quittant l’Amérique, le trente-septième parallèle sud traverse l’océan Atlantique.

— Bon.

— Il rencontre les îles Tristan D’Acunha.

— Bien.

— Il passe à deux degrés au-dessous du cap de Bonne-Espérance.

— Après ?

— Il court à travers la mer des Indes.

— Ensuite ?

— Il effleure l’île Saint-Pierre du groupe des îles Amsterdam.

— Allez toujours.

— Il coupe l’Australie par la province de Victoria.

— Continuez.