Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/260

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Nouvelle-Hollande ; après de nouveaux dangers, après avoir sacrifié vingt fois son navire, il aperçut la mer qui s’ouvrait largement dans le sud-ouest. Le détroit existait. Il fut franchi. Cook descendit dans une petite île, et, prenant possession au nom de l’Angleterre de la longue étendue de côtes qu’il avait reconnues, il leur donna le nom très-britannique de Nouvelle-Galles du Sud. Trois ans plus tard, le hardi marin commandait l’Aventure et la Résolution ; le capitaine Furneaux alla sur l’Aventure reconnaître les côtes de la terre de Van-Diemen, et revint en supposant qu’elle faisait partie de la Nouvelle-Hollande. Ce ne fut qu’en 1777, lors de son troisième voyage, que Cook mouilla avec ses vaisseaux la Résolution et la Découverte dans la baie de l’Aventure sur la terre de Van-Diemen, et c’est de là qu’il partit pour aller, quelques mois plus tard, mourir aux îles Sandwich.

— C’était un grand homme, dit Glenarvan.

— Le plus illustre marin qui ait jamais existé. Ce fut Banks, son compagnon, qui suggéra au gouvernement anglais la pensée de fonder une colonie à Botany-Bay. Après lui, s’élancent des navigateurs de toutes les nations. Dans la dernière lettre reçue de la Pérouse, écrite de Botany-Bay et datée du 7 février 1787, l’infortuné marin annonce son intention de visiter le golfe de Carpentarie et toute la côte de la Nouvelle-Hollande jusqu’à la terre de Van-Diemen. Il part, et ne revient plus. En 1788, le capitaine Philipp établit à Port-Jackson la première colonie anglaise. En 1791, Vancouver relève un périple considérable de côtes méridionales du nouveau continent. En 1792, d’Entrecasteaux, expédié à la recherche de la Pérouse, fait le tour de la Nouvelle-Hollande, à l’ouest et au sud, découvrant des îles inconnues sur sa route. En 1795 et 1797, Flinders et Bass, deux jeunes gens, poursuivent courageusement dans une barque longue de huit pieds la reconnaissance des côtes du sud, et en 1797, Bass passe entre la terre de Van-Diemen et la Nouvelle-Hollande, par le détroit qui porte son nom. Cette même année, Vlaming, le découvreur de l’île Amsterdam, reconnaissait sur les rivages orientaux la rivière Swan-River, où s’ébattaient des cygnes noirs de la plus belle espèce. Quant à Flinders, il reprit en 1801 ses curieuses explorations, et par 138° 58′ de longitude et 35° 40′ de latitude, il se rencontra dans Encounter-Bay avec le Géographe et le Naturaliste, deux navires français que commandaient les capitaines Baudin et Hamelin.

— Ah ! le capitaine Baudin ? dit le major.

— Oui ! Pourquoi cette exclamation ? demanda Paganel.

— Oh ! rien. Continuez, mon cher Paganel.

— Je continue donc en ajoutant aux noms de ces navigateurs celui du