Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/34

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larmes, elle pressa dans ses bras les deux enfants du capitaine Grant.

Quant à Robert, il semblait qu’il entendît cette histoire pour la première fois ; il ouvrait de grands yeux en écoutant sa sœur ; il comprenait tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle avait souffert, et enfin, l’entourant de ses bras :

« Ah ! maman ! ma chère maman ! » s’écria-t-il, sans pouvoir retenir ce cri parti du plus profond de son cœur.

Pendant cette conversation, la nuit était tout à fait venue. Lady Helena, tenant compte de la fatigue des deux enfants, ne voulut pas prolonger plus longtemps cet entretien. Mary Grant et Robert furent conduits dans leurs chambres, et s’endormirent en rêvant à un meilleur avenir.

Après leur départ, lady Helena fit demander le major, et lui apprit tous les incidents de cette soirée.

« Une brave jeune fille que cette Mary Grant, dit Mac Nabbs, lorsqu’il eut entendu le récit de sa cousine.

— Fasse le ciel que mon mari réussisse dans son entreprise ! répondit lady Helena, car la situation de ces deux enfants deviendrait affreuse.

— Il réussira, répliqua Mac Nabbs, ou les lords de l’Amirauté auraient un cœur plus dur que la pierre de Portland. »

Malgré cette assurance du major, lady Helena passa la nuit dans les craintes les plus vives, et ne put prendre un moment de repos.



Le lendemain, Mary Grant et son frère, levés dès l’aube, se promenaient dans la grande cour du château, quand un bruit de voiture se fit entendre. Lord Glenarvan rentrait à Malcolm-Castle de toute la vitesse de ses chevaux. Presque aussitôt lady Helena, accompagnée du major, parut dans la cour, et vola au-devant de son mari.