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coal-city

perait comme un sylphe, qui s’évanouirait comme une ombre ! Sois tranquille, Harry, on le reverra un jour ou l’autre !

— Eh bien, Jack, dit Simon Ford, follet ou non, nous chercherons à le retrouver, et il faudra que tu nous aides à cela.

— Vous vous ferez là une mauvaise affaire, monsieur Ford ! répondit Jack Ryan.

— Bon ! laisse venir, Jack ! »

On se figure aisément combien ce domaine de la Nouvelle-Aberfoyle devint bientôt familier aux membres de la famille Ford, et plus particulièrement à Harry. Celui-ci apprit à en connaître les plus secrets détours. Il en arriva même à pouvoir dire à quel point de la surface du sol correspondait tel ou tel point de la houillère. Il savait qu’au-dessus de cette couche se développait le golfe de Clyde, que là s’étendait le lac Lomond ou le lac Katrine. Ces piliers, c’était un contrefort des monts Grampians qu’ils supportaient. Cette voûte, elle servait de soubassement à Dumbarton. Au-dessus de ce large étang passait le railway de Balloch. Là finissait le littoral écossais. Là commençait la mer, dont on entendait distinctement les fracas, pendant les grandes tourmentes de l’équinoxe. Harry eût été un merveilleux « leader » de ces catacombes naturelles, et, ce que font les guides des Alpes sur les sommets neigeux, en pleine lumière, il l’eût fait dans la houillère, en pleine ombre, avec une incomparable sûreté d’instinct.

Aussi l’aimait-il, cette Nouvelle-Aberfoyle ! Que de fois, sa lampe au chapeau, il s’aventurait jusque dans ses plus extrêmes profondeurs ! Il explorait ses étangs sur un canot qu’il manœuvrait adroitement. Il chassait même, car de nombreux oiseaux sauvages s’étaient introduits dans la crypte, pilets, bécassines, macreuses, qui se nourrissaient des poissons dont fourmillaient ces eaux noires. Il semblait que les yeux d’Harry fussent faits aux espaces sombres, comme les yeux d’un marin aux horizons éloignés.

Mais, courant ainsi, Harry était comme irrésistiblement entraîné par l’espoir de retrouver l’être mystérieux, dont l’intervention, pour dire le vrai, l’avait sauvé plus que toute autre, et les siens avec lui. Réussirait-il ? Oui, à n’en pas douter, s’il en croyait ses pressentiments. Non, s’il fallait conclure du peu de succès que ses recherches avaient obtenu jusqu’alors.

Quant aux attaques dirigées contre la famille du vieil overman, avant la découverte de la Nouvelle-Aberfoyle, elles ne s’étaient pas renouvelées.

Ainsi allaient les choses dans cet étrange domaine.

Il ne faudrait pas s’imaginer que, même à l’époque où les linéaments de Coal-city se dessinaient à peine, toute distraction fût écartée de la souterraine cité, et que l’existence y fût monotone.