— Non pas, Wang ! je préfère te donner toute sécurité à cet égard. Personne ne songera à t’inquiéter ! »
Et, ce disant, Kin-Fo s’approcha d’une table, prit une feuille de papier, et, d’une écriture nette, il traça les lignes suivantes :
« C’est volontairement que je me suis donné la mort, par dégoût et lassitude de la vie.
Et il remit le papier à Wang.
Le philosophe le lut d’abord tout bas ; puis, il le relut à voix haute. Cela fait, il le plia soigneusement et le plaça dans un carnet de notes qu’il portait toujours sur lui.
Un second éclair avait allumé son regard.
« Tout cela est sérieux de ta part ? dit-il en regardant fixement son élève.
— Très sérieux.
— Ce ne le sera pas moins de la mienne.
— J’ai ta parole ?
— Tu l’as.
— Donc, avant le 25 juin au plus tard, j’aurai vécu ?…
— Je ne sais si tu auras vécu dans le sens où tu l’entends, répondit gravement le philosophe, mais, à coup sûr, tu seras mort !
— Merci et adieu, Wang.
— Adieu, Kin-Fo. »
Et, là-dessus, Kin-Fo quitta tranquillement la chambre du philosophe.
CHAPITRE IX
dont la conclusion, quelque singulière qu’elle soit, ne surprendra peut-être pas le lecteur.
« Eh bien, Craig-Fry ? disait le lendemain l’honorable William J. Bidulph aux deux agents qu’il avait spécialement chargés de surveiller le nouveau client de la Centenaire.