Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

231
antékirtta.

Cependant, l’île présentait un côté vulnérable dans le sud-ouest de son littoral. Un débarquement pouvait s’effectuer en cette portion du rivage qui se trouvait à l’abri du feu des batteries et du fortin.

Là était le danger, et peut-être était-il trop tard pour entreprendre de suffisants travaux de défense.

Après tout, était-il bien certain que les Senoûsistes eussent l’idée d’attaquer Antékirtta ? C’était, en somme, une grosse affaire, une périlleuse expédition, qui exigeait un matériel considérable. Luigi voulait douter encore. C’est ce qu’il fit observer, un jour, pendant une inspection que le docteur, Pierre et lui faisaient aux fortifications de l’île.

« Ce n’est pas mon avis, répondit le docteur. Antékirtta est riche, elle commande les parages de la mer des Syrtes. Aussi, n’y eût-il que ces raisons, elle sera attaquée tôt ou tard, car les Senoûsistes ont un trop grand intérêt à s’en emparer !

— Rien de plus certain, ajouta Pierre, et c’est une éventualité contre laquelle il faut se mettre en garde !

— Mais, ce qui me fait surtout craindre une attaque imminente, reprit le docteur, c’est que Sarcany est un des affiliés de ces Khouâns, et je sais