Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/106

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« Y a-t-il un bateau en partance ? demanda-t-il d’une voix impérieuse.

— Oui… ce matin.

— Embarquons ! »

Et voilà comment, à six heures, maître Antifer quitta Bône sur un paquebot avec les cinq personnages dont son choix pour deux d’entre eux, Gildas Trégomain, et Juhel, — la nécessité pour les trois autres, Zambuco, Ben-Omar et Nazim, avaient fait ses compagnons de voyage.

Il n’y a pas lieu de s’appesantir sur les incidents de cette traversée de quelques centaines de kilomètres.

Certes, Gildas Trégomain eût de beaucoup préféré à cette navigation un trajet en wagon, ce qui lui eût permis de voir à travers les vitres ces territoires que le curieux chemin de fer allait desservir quelques années plus tard. Mais il comptait bien se dédommager à Alger. Si maître Antifer s’imaginait que l’on trouverait, dès l’arrivée, un bâtiment en partance pour la côte occidentale de l’Afrique, il se trompait, et c’est alors qu’il aurait l’occasion d’exercer sa patience ! Pendant ce temps, que de délicieuses promenades aux environs, peut-être même jusqu’à Blidah, au ruisseau