Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/117

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Ce paquebot, le Catalan, appartenait à la Compagnie des Chargeurs Réunis de Marseille. Employé à un service régulier sur la côte occidentale de l’Afrique pour Saint-Louis et pour Dakar, il faisait les escales intermédiaires, quand il le fallait, soit pour prendre ou déposer des passagers, soit pour embarquer ou débarquer des marchandises. Assez convenablement aménagé, il marchait à une moyenne de dix à onze nœuds, très suffisante pour ce genre de navigation.

Un quart d’heure après l’arrivée de maître Antifer, un dernier coup de sifflet déchira l’air. Puis, ses amarres larguées, le Catalan s’ébranla, son hélice patouilla violemment, soulevant l’écume à la surface de l’eau ; il contourna les navires mouillés au large, longea les grands paquebots méditerranéens endormis à leur poste, suivit le chenal entre l’arsenal et la jetée, donna au large, et prit direction vers l’ouest.

Un vague amoncellement de maisons blanches apparut alors aux yeux du gabarier ; c’était la Casbah dont il ne devait voir que la silhouette indécise. Un cap se montra à l’accore du littoral ; c’était la pointe Pescade,