Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/132

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tant de recherches et de fatigues n’aboutissent qu’à une mystification, état d’âme de leur oncle et ami, dont la surexcitation s’accroissait chaque jour et qui menaçait sa raison. Toutes causes de chagrin pour le gabarier et le jeune capitaine, résignés à ne point le contrarier et à le suivre jusqu’au bout.

Deuxième groupe Antifer-Zambuco. Quelle curieuse étude les deux futurs beaux-frères eussent offerte à l’examen d’un moraliste ! L’un, jusqu’alors de goûts simples, menant une existence tranquille dans sa tranquille province, avec cette philosophie naturelle du marin qui a pris sa retraite, et maintenant en proie à la sacra fames de l’or, l’esprit détraqué devant ce mirage de millions qui éblouissent ses yeux ! L’autre, si riche déjà, mais n’ayant d’autre souci que d’entasser richesses sur richesses, s’exposant à tant de fatigues, à tant de dangers même, dans le but d’en grossir le tas !

« Huit jours à moisir au fond de ce trou, répétait maître Antifer, et qui sait si ce maudit paquebot n’aura pas de retard ?…

— Et encore, répondait le banquier, la mauvaise fortune veut-elle qu’il nous débarque