Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Continue, ma fille ! » répondit Nanon.

Énogate acheva la phrase qu’elle avait interrompue.

« … et ensuite parce que j’ai le gros chagrin de t’apprendre que nous allons être obligés de poursuivre nos recherches loin… bien loin… »

Le lettre trembla entre les doigts d’Énogate.

« Poursuivre les recherches… bien loin ! murmurait-elle. Ils ne reviennent pas, mère… ils ne reviennent pas !

— Du courage, ma fille, et continue ! » répéta Nanon.

Énogate, ses beaux yeux pleins de larmes, reprit la lecture de la lettre. Juhel racontait sommairement ce qui s’était passé sur l’îlot du golfe d’Oman, comment, au lieu du trésor, on n’avait trouvé qu’un document déposé en cet endroit, et sur ce document la mention d’une nouvelle longitude. Puis Juhel ajoutait :

« Juge un peu, ma chère Énogate, du désappointement de mon oncle, de la colère qui s’ensuivit, et aussi de ma déception, non point due à ce que nous n’avions pas pris possession du trésor, mais parce que notre départ pour Saint-Malo, mon retour près de