Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/18

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Énogate s’arrêta un instant.

« Ces diaboliques manigances ne me plaisent guère ! » observa Nanon.

Juhel racontait ensuite les incidents qui avaient marqué le retour, le départ de l’îlot, le désappointement très marqué de l’interprète Sélik à voir les étrangers revenir les mains vides, et ne mettant plus en doute qu’il ne se fût agi là que d’une simple promenade, enfin le pénible cheminement de la caravane, l’arrivée à Mascate, l’attente pendant deux jours du paquebot de Bombay.

« Et si je ne t’ai pas écrit une seconde fois de Mascate, ajoutait Juhel, c’est que j’espérais toujours apprendre quelque chose de nouveau et pouvoir t’en informer… Mais il n’en est rien, et tout ce que je sais, c’est que nous retournons à Suez, d’où nous partirons pour Tunis. »

Énogate, suspendant sa lecture, regardait Nanon qui hochait la tête en murmurant :

« Pourvu qu’ils n’aillent pas au bout du monde ! On peut tout craindre avec les Infidèles !… »

L’excellente femme parlait de ces Orientaux comme on en parlait au temps des Croisades.