Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/203

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mais il s’était étendu à la place même où reposait le trésor…

Personne ne prononce une seule parole. On se met à l’ouvrage. Faute d’outils, la besogne ne laissera pas d’être difficile. De simples couteaux seront-ils suffisants pour creuser cette substance rocheuse ?… Oui… quand on devrait s’y briser les ongles, s’y user les doigts !…

Heureusement, les pierres, érodées sous l’action du temps, peuvent être disjointes sans trop de peine. Une heure de travail, et on aura découvert les trois barils… Il n’y aura plus qu’à les transporter au campement, puis à Ma-Yumba… Il est vrai, ce transport sera probablement difficile, et comment pourrait-il s’effectuer à l’abri des soupçons ?…

Bah ! qui songeait à cela ?… Le trésor d’abord, le trésor exhumé de cette tombe où il est enterré depuis un tiers de siècle, et on avisera ensuite…

Maître Antifer travaillait de ses mains saignantes. Il n’aurait pas voulu abandonner à un autre cette jouissance de sentir, de palper les cercles de ces précieux barils…

« Enfin ! » s’écrie-t-il, au moment où son couteau vient de s’ébrécher sur une surface métallique…