Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/208

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Saouk n’a pas compris, puisqu’il ne sait pas le français, mais il n’était pas douteux que Ben-Omar lui révélerait ce secret.

Et d’ailleurs, Juhel n’est pas sans avoir remarqué que Nazim n’a point dissimulé un sentiment de curiosité satisfaite, lorsque les chiffres de la longitude et le nom de Tyrcomel se sont si imprudemment échappés des lèvres de maître Antifer.

Après tout, qu’importe ! Ce serait insensé, à son avis, de se soumettre, une troisième fois, aux fantaisies posthumes de Kamylk-Pacha. Ce qu’il faut faire, c’est revenir à Loango et profiter du premier bâtiment de passage pour rentrer dans la bonne ville de Saint-Malo…

Telle est la sage et logique proposition que Juhel communique à son oncle.

« Jamais !… répond maître Antifer. Le pacha nous envoie en Écosse, nous irons en Écosse, et dusse-je consacrer le restant de ma vie à faire des recherches…

— Ma sœur Talisma vous aime trop pour ne pas vous attendre, fût-ce dix ans !… ajoute le banquier.

— Diable ! pense Gildas Trégomain. Cette demoiselle approcherait alors de la soixantaine ! »