Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/255

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lité de nouvelles recherches, cet énorme trésor dont on ne connaîtrait jamais la place, ce troisième îlot perdu en quelques parages ignorés, la seule pièce susceptible d’en donner la situation exacte, détruite, anéantie, brûlée par cet abominable clergyman, cette latitude que même la torture ne lui ferait pas indiquer, puisqu’il l’avait volontairement, criminellement oubliée !… Oui ! Il était à craindre que la raison très ébranlée du Malouin ne résistât pas à ce dernier coup, et le médecin, appelé en toute hâte, ne regarda pas comme impossible qu’il fût bientôt frappé d’aliénation mentale.

Dans tous les cas, les soins lui seraient prodigués. Son ami Gildas Trégomain et son neveu Juhel ne le quitteraient pas d’un instant, et, s’il se rétablissait, ils auraient droit à toute sa reconnaissance.

Dès sa rentrée à l’hôtel, Juhel avait mis Ben-Omar au courant, et, par lui, Saouk n’ignorait rien des refus du révérend Tyrcomel. Il est aisé d’imaginer à quel degré monta la colère du faux Nazim. Mais, cette fois, elle ne se révéla pas par des manifestations extérieures, — nous entendons ces actes de violence qui, invariablement, retombaient sur