Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/258

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lade ne s’était pas aggravé. Après avoir été très forte d’abord, la fièvre tendait à diminuer. Mais le médecin se montrait moins rassuré pour la raison du pauvre homme. Positivement, sa tête déménageait. Cependant il reconnaissait son ami Trégomain, son neveu Juhel, et aussi son futur beau-frère… Beau-frère ?… Entre nous, si une personne du sexe charmant risquait de rester indéfiniment fille, n’était-ce pas Mlle Talisma Zambuco, attardée sur les confins de la cinquantaine, et guettant non sans impatience, dans son gynécée de Malte, l’apparition de l’époux promis ?… Or, pas de trésor, pas de mari, puisque l’un était le complément de l’autre !

Il suit de là que ni le gabarier ni Juhel ne pouvaient quitter l’hôtel. Le malade réclamait sans cesse leur présence. Il exigeait que jour et nuit ils fussent dans sa chambre, écoutant ses doléances, ses récriminations, et surtout les menaces qu’il proférait contre l’horrible clergyman. Il ne parlait de rien moins que de le poursuivre en justice, devant les cours de bourgs, devant les juges de paix ou les shérifs, jusque devant la cour criminelle supérieure, la cour de Justiciary qui siège à