Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/260

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résidence des souverains d’Écosse, les appartements royaux, la chambre à coucher de Marie Stuart, telle qu’elle était au temps de l’infortunée reine… Il remonterait la Canongate jusqu’au Castle, si fièrement campé sur son roc de basalte, là où l’on voit encore la petite chambre dans laquelle vint au monde l’enfant qui devait être Jacques VI d’Écosse et Jacques Ier d’Angleterre. Il ferait l’ascension de cet « Arthur seat » qui ressemble à un lion couché, lorsqu’on le regarde du côté de l’ouest, et d’où la vue, à deux cent quarante-sept mètres au-dessus du niveau de la mer, peut embrasser toute la ville, bosselée de collines comme la cité des Césars, jusqu’à Leith, qui est le véritable port d’Édimbourg sur la baie du Forth, jusqu’à la côte de Fife, jusqu’aux pics du Ben Lomond, du Ben Ledi, des Lammermuir-Hills, jusqu’à la mer sans limites…

Que de beautés naturelles, que de merveilles dues à la main de l’homme, dont le gabarier, tout en regrettant ce trésor perdu par l’obstination du clergyman, brûlait de contempler les splendeurs, et qu’il ne pouvait visiter, cloué par le devoir au chevet de son impérieux malade !