Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/353

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— Que veux-tu ?…

— J’ai oune chose à vous dire…

— Parle… mon ami… parle…

— Eh ! signor, tout espoir n’est pas perdou !… »

Pierre-Servan-Malo se redressa, et ce fut comme un éclair de suprême convoitise qui illumina son regard.

« Tout espoir ?… répondit-il.

— Oui… Excellence !… L’île Joulia a disparou depouis la fin de l’an mil houit cent trente-un, mais…

— Mais…

— Elle remonte depouis l’année mil houit cent cinquante…

— Comme mon baromètre quand il doit faire beau ! s’écria maître Antifer en poussant un formidable éclat de rire. Par malheur, lorsque l’île Julia reparaîtra avec ses millions… nos millions !… nous ne serons plus là — pas même toi, gabarier, quand tu devrais mourir plusieurs fois centenaire !…

— Ce qui n’est guère probable ! » répliqua l’ex-patron de la Charmante-Amélie.

Et cela est vrai, paraît-il, ce que venait de dire le vieux marin. L’île Julia remonte