Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/62

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— C’est sérieux… votre proposition ?…

— Tout ce qu’il y a de plus sérieux, et si vous refusez d’épouser ma sœur, je vous jure que tout sera fini entre nous, et vous pourrez vous rembarquer pour la France ! »

Un sourd râlement se fit entendre. Maître Antifer étouffait. Il arracha sa cravate, il saisit son chapeau, il ouvrit la porte du cabinet, il s’élança à travers la cour, puis il descendit la rue, gesticulant et se démenant comme un fou.

Saouk, qui l’attendait, le suivit, très inquiet de le voir en pareil ébranlement moral.

Parvenu à l’hôtel, le Malouin se précipita dans le vestibule. De là, apercevant son ami et son neveu assis au fond du petit salon contigu à la salle à manger :

« Ah ! le misérable ! leur cria-t-il. Savez-vous ce qu’il veut ?…

— Te tuer ?… demanda Gildas Trégomain.

— Pis que cela !… Il veut que j’épouse sa sœur ! »