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mistress branican.

contre avec le Boundary, on n’en avait plus eu de nouvelles. À cette date, après avoir relâché à Singapore, sauf le cas d’accidents improbables, il devait être sur le point d’arriver à Calcutta. Aucun mauvais temps exceptionnel n’avait été signalé dans le Nord-Pacifique ni dans l’océan Indien, qui aurait pu occasionner des retards à un voilier de grande marche.

Cependant M. William Andrew ne laissait pas d’être surpris de ce défaut d’informations nouvelles. Il ne s’expliquait pas que son correspondant ne lui eût pas signalé le passage du Franklin à Singapore. Comment admettre que le Franklin n’y eût pas relâché, puisque le capitaine John avait des ordres formels à cet égard. Enfin, on le saurait dans quelques jours, dès que le Franklin serait arrivé à Calcutta.

Une semaine s’écoula. Au 15 juin, pas de nouvelles encore. Une dépêche fut alors expédiée au correspondant de la maison Andrew demandant une réponse immédiate à propos de John Branican et du Franklin.

Cette réponse arriva deux jours après.

On ne savait rien du Franklin à Calcutta. Le trois-mâts américain n’avait pas même été rencontré, à cette date, dans les parages du golfe du Bengale.

La surprise de M. William Andrew se changea en inquiétude, et, comme le secret d’un télégramme est impossible à garder, le bruit se répandit à San-Diégo que le Franklin n’était arrivé ni à Calcutta ni à Singapore.

La famille Branican allait-elle donc être frappée d’un autre malheur — malheur qui atteindrait aussi les familles de San-Diégo, auxquelles appartenait l’équipage du Franklin ?

Len Burker ne laissa pas d’être très impressionné, lorsqu’il apprit ces alarmantes nouvelles. Cependant son affection pour le capitaine John n’avait jamais été démonstrative, et il n’était pas homme à s’affliger du malheur des autres, même quand il s’agissait de sa propre famille. Quoi qu’il en soit, depuis le jour où l’on put être