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Page:Verne - Nord contre sud, Hetzel, 1887.djvu/177

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pendant quelques heures.

parvenu, sans le savoir, à dépister les gens de l’Espagnol, chargés de le suivre. Si ces espions ne l’avaient point vu débarquer sur la berge au-dessous de Camdless-Bay, du moins espéraient-ils s’emparer de lui à son retour, puisque toute cette partie de la rive se trouvait sous leur surveillance.

« Ma mère… ma mère !… reprit Gilbert. Où est-elle ?

— Me voilà, mon fils ! » répondit Mme Burbank.

Elle venait d’apparaître sur le palier de l’escalier du hall, elle le descendit lentement, se retenant à la rampe, et tomba sur un divan, tandis que Gilbert la couvrait de baisers.

Dans son assoupissement, la malade avait entendu frapper à la porte de Castle-House. Aussitôt, reconnaissant la voix de son fils, elle avait retrouvé assez de forces pour se relever, pour rejoindre Gilbert, pour venir pleurer avec lui, avec tous les siens.

Le jeune homme la pressait dans ses bras.

« Mère !… mère !… disait-il. Je te revois donc !… Comme tu souffres !… Mais tu vis !… Ah ! nous te guérirons !… Oui ! Ces mauvais jours vont finir !… Nous serons réunis… bientôt !… Nous te rendrons la santé !… Ne crains rien pour moi, mère !… Personne ne saura que Mars et moi, nous sommes venus ici !… »

Et, tout en parlant, Gilbert, qui voyait sa mère faiblir, essayait de la ranimer par ses caresses.

Cependant Mars semblait avoir compris que Gilbert et lui ne connaissaient pas toute l’étendue du malheur qui les avait frappés. James Burbank, MM. Carrol et Stannard, silencieux, courbaient la tête. Miss Alice ne pouvait retenir ses larmes. En effet, la petite Dy n’était pas là, ni Zermah, qui aurait dû deviner que son mari venait d’arriver à Camdless-Bay, qu’il était dans l’habitation, qu’il l’attendait…

Aussi, le cœur étreint par l’angoisse, regardant dans tous les coins du hall, demanda-t-il à M. Burbank :

« Qu’y a-t-il donc, maître ? »

En ce moment, Gilbert se releva.