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II


dans lequel les membres du weldon-institute se disputent sans parvenir à se mettre d’accord.


« Et le premier qui dira le contraire…

― Vraiment !… Mais on le dira, s’il y a lieu de le dire !

― Et en dépit de vos menaces !…

― Prenez garde à vos paroles, Bat Fyn !

― Et aux vôtres, Uncle Prudent !

― Je soutiens que l’hélice ne doit pas être à l’arrière !

― Nous aussi !… Nous aussi !… répondirent cinquante voix, confondues dans un commun accord.

― Non !… Elle doit être à l’avant ! s’écria Phil Evans.

― À l’avant ! répondirent cinquante autres voix avec une vigueur non moins remarquable.

― Jamais nous ne serons du même avis !

― Jamais !… Jamais !

― Alors à quoi bon disputer ?

― Ce n’est pas de la dispute !… C’est de la discussion !

On ne l’aurait pas cru, à entendre les reparties, les objurgations, les vociférations, qui emplissaient la salle des séances depuis un bon quart d’heure.

Cette salle, il est vrai, était la plus grande du Weldon-Institute, ― club célèbre entre tous, établi Walnut-Street, à Philadelphie, État de Pensylvanie, États-Unis d’Amérique.

Or, la veille, dans la cité, à propos de l’élection d’un allumeur de gaz, il y avait eu manifestations publiques, meetings bruyants, coups échangés de