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VIII


où l’on verra que robur se décide à répondre à l’importante question qui lui est posée.


C’était dans une des cabines du roufle de l’arrière que Uncle Prudent et Phil Evans avaient trouvé deux excellentes couchettes, du linge et des habits de rechange en suffisante quantité, des manteaux et des couvertures de voyage. Un transatlantique ne leur eût point offert plus de confort. S’ils ne dormirent pas tout d’un somme, c’est qu’ils le voulurent bien, ou du moins que de très réelles inquiétudes les en empêchèrent. En quelle aventure étaient-ils embarqués ? À quelle série d’expériences avaient-ils été invités inviti, si l’on permet ce rapprochement de mots français et latin ? Comment l’affaire se terminerait-elle, et, au fond, que voulait l’ingénieur Robur ? Il y avait là de quoi donner à réfléchir.

Quant au valet Frycollin, il était logé, à l’avant, dans une cabine contiguë à celle du maître coq de l’Albatros. Ce voisinage ne pouvait lui déplaire. Il aimait à frayer avec les grands de ce monde. Mais, s’il finit par s’endormir, ce fut pour rêver de chutes successives, de projections à travers le vide, qui firent de son sommeil un abominable cauchemar.

Et, cependant, rien ne fut plus calme que cette pérégrination au milieu d’une atmosphère dont les courants s’étaient apaisés avec le soir. En dehors du bruissement des ailes d’hélices, pas un bruit dans cette zone. Parfois, un coup de sifflet que lançait quelque locomotive terrestre en courant les rails-roads, ou des hurlements d’animaux domestiques. Singulier instinct ! ces êtres terrestres sentaient la machine volante passer au-dessus d’eux et jetaient des cris d’épouvante à son passage.

Le lendemain, 14 juin, à cinq heures, Uncle Prudent et Phil Evans se pro-