Page:Verne - Sans dessus dessous, Hetzel, 1889.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

158
sans dessus dessous.

même le contrecoup. Il semblait, vraiment, que les promoteurs de l’affaire ne s’étaient point préoccupés des bouleversements que leur œuvre pouvait provoquer sur notre infortuné globe pour n’en voir que les avantages. Aussi, très adroitement, les délégués européens, plus que jamais irrités de leur défaite et résolus à tirer parti de cette circonstance, commencèrent-il à soulever l’opinion publique contre le président du Gun-Club.

On ne l’a pas oublié, la France, n’ayant fait valoir aucune prétention sur les contrées circumpolaires, ne figurait point parmi les Puissances qui avaient pris part à l’adjudication. Cependant, si elle s’était officiellement détachée de la question, un Français, on l’a dit, avait eu la pensée de se rendre à Baltimore, afin de suivre, pour son compte personnel et son agrément particulier, les diverses phases de cette gigantesque entreprise.

C’était un ingénieur au corps des Mines, âgé de trente-cinq ans. Entré le premier à l’École Polytechnique et sorti le premier, il est permis de le présenter comme un mathématicien hors ligne, très probablement supérieur à J.-T. Maston, qui, lui, s’il était un