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sans dessus dessous.

— Eh ! eh ! riposta l’ancien conseiller des Indes néerlandaises, toujours un peu sceptique, mieux vaudrait acheter une cargaison de morues que de jeter son argent dans les profondeurs de l’océan Glacial !

— Là n’est point la question, dit alors le major Donellan, d’une voix brève et hautaine. Il ne s’agit pas d’un stock de morues, mais de la calotte polaire…

— Que l’Amérique voudrait bien se mettre sur la tête ! ajouta Dean Toodrink, en riant de sa répartie.

— Ça l’enrhumerait, dit finement le colonel Karkof.

— Là n’est pas la question, reprit le major Donellan, et je ne sais ce que cette éventualité de coryzas vient faire au milieu de notre conférence. Ce qui est certain, c’est que pour une raison ou pour une autre, l’Amérique, représentée par la North Polar Practical Association, — remarquez le mot « practical », messieurs, — veut acheter une surface de quatre cent sept mille milles carrés autour du Pôle arctique, surface circonscrite actuellement, — remarquez le mot « actuellement », messieurs, — par le quatre-