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un billet de loterie.

XX

Oui ! c’était Ole Kamp. Ole Kamp qui avait survécu, comme par miracle, au naufrage du Viken.

Et, si le Telegraf ne l’avait pas ramené en Europe, c’est qu’il n’était plus alors dans les parages visités par l’aviso.

Et, s’il n’y était plus, c’est que, à cette époque, il faisait déjà route pour Christiania sur le navire qui le rapatriait.

Voilà ce que racontait Sylvius Hog. Voilà ce qu’il répétait à qui voulait l’entendre. Et tous l’écoutaient, on peut le croire ! Voilà ce qu’il narrait avec un véritable accent de triomphateur. Et ses voisins le redisaient à ceux qui n’avaient pas le bonheur d’être près de lui. Et cela se transmettait de groupe en groupe jusqu’au public du dehors, entassé dans les cours et les rues avoisinantes.

En quelques instants, tout Christiania savait, à la fois, que le jeune naufragé du Viken était de retour et qu’il avait gagné le gros lot de la loterie des Écoles.

Et il fallait bien que ce fût Sylvius Hog qui racontât toute cette histoire. Ole ne l’aurait pu, car Joël le serrait dans ses bras à l’étouffer, tandis que Hulda revenait à elle.

« Hulda !… chère Hulda !… disait Ole. Oui !… moi… ton fiancé… et bientôt ton mari !…

– Dès demain, mes enfants, dès demain ! s’écria Sylvius Hog. Nous partirons ce soir même pour Dal. Et, si cela ne s’est jamais vu, on verra un professeur de législation, un député au Storthing, danser à une noce comme le plus découplé des gars du Telemark ! »

Mais comment Sylvius Hog connaissait-il l’histoire de Ole Kamp ? Tout sim-