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CE QU’IL CONVIENT DE FAIRE

Mrs Weldon, tenant son petit Jack à demi couché et presque endormi sur elle, prit la parole.

« Dick, mon ami, dit-elle, au nom de tous, je te remercie du dévouement que tu nous as montré jusqu’ici, mais nous ne te tenons pas quitte encore. Tu seras notre guide à terre, comme tu étais notre capitaine à bord. Toute notre confiance t’appartient. Parle donc ! Que faut-il faire ? »

Mrs Weldon, la vieille Nan, Tom et ses compagnons, tous avaient les yeux fixés sur le jeune novice. Negoro lui-même le regardait avec une insistance singulière. Évidemment, ce qu’allait répondre Dick Sand l’intéressait tout particulièrement.

Dick Sand réfléchit pendant quelques instants. Puis :

« Mistress Weldon, dit-il, l’important est de savoir, d’abord, où nous sommes. Je crois que notre navire ne peut avoir atterri que sur cette portion du littoral américain qui forme la côte péruvienne. Les vents et les courants ont dû le porter jusqu’à cette latitude. Mais sommes-nous ici dans quelque province méridionale du Pérou, c’est-à-dire sur la partie la moins habitée qui confine aux pampas ? Peut-être. Je le croirais volontiers même, à voir cette plage si déserte et qui ne doit être que peu fréquentée. Dans ce cas, il se pourrait que nous fussions assez éloignés de la plus prochaine bourgade, ce qui serait fâcheux.

— Eh bien, que faire ? répéta Mrs Weldon.

— Mon avis, reprit Dick Sand, serait de ne pas quitter cet abri avant d’être fixés sur notre situation. Demain, après une nuit de repos, deux de nous pourraient aller à la découverte. Ils tâcheraient, sans trop s’éloigner, de rencontrer quelques indigènes, de se renseigner près d’eux, et ils reviendraient à la grotte. Il n’est pas possible que, dans un rayon de dix ou douze milles, on ne trouve personne.

— Nous séparer ! dit Mrs Weldon.

— Cela me paraît nécessaire, répondit le novice. Si aucun renseignement ne peut être recueilli, si, par impossible, la contrée est absolument déserte, eh bien ! nous aviserons à nous tirer autrement d’affaire.

— Et qui de nous irait à la découverte ? demanda Mrs Weldon, après un instant de réflexion.

— C’est à décider, répondit Dick Sand. Toutefois, je pense que vous, mistress Weldon, Jack, monsieur Bénédict et Nan, vous ne devez pas quitter cette grotte. Bat, Hercule, Actéon et Austin resteraient près de vous, tandis que Tom et moi, nous irions en avant. — Negoro, sans doute, préférera rester ici ? ajouta Dick Sand, en regardant le maître-coq.