Page:Verne - Une ville flottante, 1872.djvu/68

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passerelles, j’entrevoyais un officier qui, le dos rond, la tête encapuchonnée, résistait aux assauts du vent. De la mer je ne distinguais rien, si ce n’est une petite ligne d’horizon bleuâtre, tracée en arrière des tambours. Emporté par ses puissantes machines, le steam-ship, tranchant les flots de son étrave aiguë, frissonnait comme les flancs d’une chaudière dont les feux sont activement poussés. Quelques tourbillons de vapeur, arrachés par cette brise qui les condensait avec une extrême rapidité, se tordaient à l’extrémité des tuyaux d’échappement. Mais le colossal navire, debout au vent et porté sur trois lames, ressentait à peine les agitations de cette mer, sur laquelle, moins indifférent aux ondulations, un transatlantique eût été secoué par les coups de tangage.

Le dos rond, la tête encapuchonnée.

À midi et demi, le point affiché ne donna en latitude que 44° 53′ nord ; et en longitude 47° 6′ ouest. Deux cent vingt-sept milles seulement depuis