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LES ANGLAIS AU POLE NORD

pouvais m’assurer le concours d’officiers plus distingués par leur courage et leur expérience.

— Ma foi ! capitaine, je suis votre homme, répondit Johnson, et, bien que votre entreprise me semble un peu hardie, vous pouvez compter sur moi jusqu’au bout.

— Et sur moi également, dit James Wall.

— Quant à vous, docteur, je sais ce que vous valez.

— Eh bien, vous en savez plus que moi, répondit vivement le docteur.

— Maintenant, messieurs, reprit Hatteras, il est bon que vous appreniez sur quels faits incontestables s’appuie ma prétention d’arriver au pôle. En 1817, le Neptune d’Aberdeen s’éleva au nord du Spitzberg jusqu’au quatre-vingt-deuxième degré. En 1826, le célèbre Parry, après son troisième voyage dans les mers polaires, partit également de la pointe du Spitzberg, et, avec des traîneaux-barques, monta à cent cinquante milles vers le nord. En 1852, le capitaine Inglefield pénétra, dans l’entrée de Smith, jusque par soixante-dix-huit degrés trente-cinq minutes de latitude. Tous ces navires étaient anglais, et commandés par des Anglais, nos compatriotes. »

Ici Hatteras fit une pause.

« Je dois ajouter, reprit-il d’un air contraint, et comme si les paroles ne pouvaient quitter ses lèvres, je dois ajouter qu’en 1854 l’Américain Kane, commandant le brick l’Advance, s’éleva plus haut encore, et que son lieutenant Morton, s’étant avancé à travers les champs de glace, fit flotter le pavillon des États-Unis au delà du quatre-vingt-deuxième degré. Ceci dit, je n’y reviendrai plus. Or, ce qu’il faut savoir, c’est que les capitaines du Neptune, de l’Entreprise, de l’Isa-