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LES ANGLAIS AU POLE NORD

Le vent restait contraire. L’équipage n’en pouvait plus. La santé des hommes parut fort ébranlée au docteur, et il crut voir chez quelques-uns les premiers symptômes du scorbut ; il ne négligea rien pour combattre ce mal terrible, ayant à sa disposition d’abondantes réserves de lime-juice et de pastilles de chaux.

Hatteras comprit bien qu’il ne fallait plus compter sur son équipage ; la douceur, la persuasion fussent demeurées sans effet ; il résolut donc de lutter par la sévérité et de se montrer impitoyable à l’occasion : il se défiait particulièrement de Richard Shandon, et même de James Wall, qui cependant n’osait parler trop haut. Hatteras avait pour lui le docteur, Johnson, Bell, Simpson ; ces gens lui étaient dévoués corps et âme ; parmi les indécis, il notait Foker, Bolton, Wolsten l’armurier, Brunton le premier ingénieur, qui pouvaient, à un moment