Page:Verne - Voyages et aventures du capitaine Hatteras.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
362
AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

Le docteur, Johnson, Bell intervinrent. Il était temps ; les deux ennemis se mesuraient du regard. Le docteur se sentait le cœur bien gros.

Cependant, après quelques paroles de conciliation, Altamont alla se coucher en sifflant l’air national du « Yankee Doodle », et, dormant ou non, il ne dit pas un seul mot.

Hatteras sortit de la tente et se promena à grands pas au-dehors ; il ne rentra qu’une heure après, et se coucha sans avoir prononcé une parole.


CHAPITRE XVI. — L’ARCADIE BORÉALE.

Le 29 mai, pour la première fois, le soleil ne se coucha pas ; son disque vint raser le bord de l’horizon, l’effleura à peine et se releva aussitôt ; on entrait dans la période des jours de vingt-quatre heures. Le lendemain, l’astre radieux parut entouré d’un halo magnifique, cercle lumineux brillant de toutes les couleurs du prisme ; l’apparition très-fréquente de ces phénomènes attirait toujours l’attention du docteur ; il n’oubliait jamais d’en noter la date, les dimensions et l’apparence ; celui qu’il observa ce jour-là présentait, par sa forme elliptique, des dispositions encore peu connues.

Bientôt toute la gent criarde des oiseaux reparut ; des bandes d’outardes, des troupes d’oies du Canada, venant des contrées lointaines de la Floride ou de l’Arkansas, filaient vers le nord avec une étonnante rapidité et ramenaient le