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sième, des chants guerriers et historiques. Marmier a traduit quelques-uns de ceux-ci dans ses Chants populaires du Nord. É. de Laveleye en a traduit dix-neuf dans le volume intitulé : La Saga des Nibelungen dans les Eddas[1].

La plupart de ces chants guerriers appartiennent à la légende des Niebelungen. Je n’ai pas à rechercher les origines de cette légende, ni à montrer le développement qu’elle a pris en Allemagne. Il me suffira, pour l’intelligence du poème que Leconte de Lisle en a tiré, de résumer l’histoire de Sigurd, telle que la raconte l’Edda.

Le héros a tué le dragon Fáfnir, s’est emparé de ses trésors, a surpris Brynild dans son sommeil, lui a juré un éternel amour. Il va alors chez le roi Giuki, mari de Grimhild, père de Gudrun, de Gunnar et de Högni (que Leconte de Lisle appelle Hagen). Grimhild, qui veut avoir Sigurd pour gendre, lui donne un philtre magique : il oublie sa bien-aimée et se marie avec Gudrun. Ils vivent heureux pendant quelque temps. Mais un jour Gudrun et Brynild se rencontrent et se disent des injures. Brynild fait assassiner Sigurd par les frères de sa femme et se tue sur son corps. Gudrun désolée se retire en Danemark, où elle épouse Atli, frère de Brynild. Atli ayant tué les frères de sa femme, celle-ci tue son mari. Et là ne s’arrêtent pas ses lamentables aventures ; mais nous n’avons pas à poursuivre son histoire.


  1. Collection des épopées nationales, Paris, Marpon et Flammarion, s. d.