Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des flots surgit une création nouvelle. C’est l’âge d’or. La terre porte d’elle-même des fruits. Il n’y a plus ni vices, ni douleurs. Le bon Balder revient régner en paix dans un paradis plus beau que l’ancien Valhalla, et les justes jouissent d’une éternelle félicité.


Leconte de Lisle n’a conservé que les scènes essentielles de ce grand drame cosmogonique.

Dans le tableau du passé, c’est-à-dire de la formation du monde, il supprime tous les noms propres, sauf celui d’Ymer, et tous les détails qui n’étaient que curieux. Il simplifie et conte en deux mots la naissance du couple humain. Il conte à peine plus longuement la naissance du premier des dieux. Il ne décrit avec complaisance que le démembrement du corps d’Ymer et la mort sinistre des géants engloutis dans les flots du sang paternel.

Dans le tableau du règne des dieux, c’est-à-dire du présent, il simplifie tout, nous montre les génies du mal, Loki, le serpent, le loup Fenris, réduits à l’impuissance ; et Balder venant de naître, recevant l’hommage des dieux, n’ayant encore aucun pressentiment de sa mort prochaine.

Dans le tableau de l’avenir, c’est-à-dire de la destruction du monde, il annonce en quelques mots un peu obscurs la mort de Balder, ainsi reculée dans l’avenir, supprime les signes de la fin des temps et retrace dans ses grandes lignes, sans donner le détail de la lutte, ce gigantesque combat des génies du mal contre les dieux qui aura comme dénouement la chute des astres et la destruction de la terre.

Son exposé de la cosmogonie du nord est complet,