Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/297

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Avec la langue hors de leurs gueules voraces,


son tableau n’en est pas moins, dans l’ensemble, véridique autant que saisissant.


Dans une prairie immense, océan sans rivages,


Houles d’herbes qui vont et n’ont pas d’horizon,


cent rouges cavaliers pourchassent les bisons, torrent farouche. La plume d’aigle au crâne, striés de vermillon de la face au torse, l’arc au poing, le carquois aux reins, ils percent les bêtes en hurlant. Elles, écrasant morts et blessés, se ruent parmi les râlements d’agonie. Au loin, derrière les chasseurs et les chassés, les loups blancs dardent la braise de leurs yeux. Puis, tout cela, beuglements, clameurs, loups, cavaliers, roule, fuit, s’enfonce et disparaît par bonds dans l’espace.



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