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La Coupe.


Prends ce bloc d’argent, adroit ciseleur.
N’en fais point surtout d’arme belliqueuse,
Mais bien une coupe élargie et creuse
Où le vin ruisselle et semble meilleur.
Ne grave à l’auteur Bouvier ni Pléiades,
Mais le chœur joyeux des belles Mainades,
Et l’or des raisins chers à l’oeil ravi,
Et la verte vigne, et la cuve ronde
Où les vendangeurs foulent à l’envi,
De leurs pieds pourprés, la grappe féconde.
Que j’y voie encore Évoé vainqueur,
Aphrodite, Éros et les Hyménées,
Et sous les grands bois les vierges menées
La verveine au front et l’amour au cœur.



Les Médailles antiques ne se distinguent des Odes anacréontiques que par le rythme, qui change avec chaque pièce, et parce que toutes les cinq affectent d’être, ce que tant de pièces de l’anthologie sont effectivement, des descriptions d’oeuvres d’art.

L’une de ces Médailles (V) développe les derniers vers de l’idylle sur la Mort d’Adonis attribuée à Théocrite (id. XXX). Deux autres (I et II) sont traduites du faux Anacréon (LI, Sur un disque où était gravée Aphroditè ; LII, Sur la Vendange). Une autre (III) est à signaler pour la très gracieuse combinaison qui, dans chaque strophe, répète le premier vers après le quatrième et place, après ce vers répété tout entier, un vers qui rappelle le second seulement par son dernier mot. La pièce est intéressante encore parce