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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/148

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Saint Mahart estoit en destroite prison, et le mena ovec lui jusques à Compiegne.[1]Là vindrent li message Constantin, l’empereor[2] des Griex ; Mars[3], arcevesques d’Ephese, et Tulles, maistres serjanz du palais[4] ; à l’empereor estoient envoié, si li aportoient presenz. Mais li fiuz ne le vout soufrir, ainz oï les messages et reçut les presenz. Ou parlement qui là fu assemblez, se purgierent aucun par sairement et aucun par simple parole des cas que on leur metoit sus. Si furent pluseur qui avoient si grant pitié du pere que il se repentoient dont il s’estoient consenti au fil contre lui, et estoient tuit en cele repentance, fors cil tant seulement qui la traïson avoient pourparlée. Et pour ce que li traiteur se doutoient que les choses qui estoient avenues ne leur tornassent en cas contraire, il se propenserent d’une malice qui moult leur povoit valoir, ce leur sembloit. Car ausi comme li empereres avoit faite commune penitance et plaine satiffaction au pople de ce dont il l’encorpoient, tout fust ce par fauseté, ausi voloient-il que il feist plaine satiffation à sainte Eglise et que il meist jus les armes et le baudré de chevalerie, sanz nul rapel, et que il ne fust neis pas tenuz por chevalier ne apelez chevaliers, contre le jugement des canons et

  1. Vita Hludowici imperatoris, chap. xlix.
  2. Le traducteur n’a pas compris le latin : « Legatio Constantinopolitani imperatoris. » L’empereur de Constantinople était alors Théophile, qui occupa le trône de 829 à 842, et non Constantin.
  3. Latin : « Marcus. »
  4. Le titre qui lui est donné par l’Astronome est : « Protospatharius Imperatoris », charge qui correspondrait à celle de grand écuyer ; mais il ne donne pas son nom, pas plus que les Annales de Saint-Bertin.