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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/153

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Saint Denys et s’en ala en Borgoigne, et chevaucha tant que il vint à Vienne et demora là une pièce du tens. Cil qui ovec l’empereor furent demoré li amonestoient que il reprist le ceptre et la corone emperial ; mais il ne le vot faire, ja soit ce que il eust esté deposez contre droit, jusques atant que il eust esté reconciliez à sainte Eglise par le mistere[1] des eveques, ausi comme il avoit esté degradez.

Le diemence donques qui après fu[2], fu reconciliez par les evesques sollempnement devant le maistre autel, et li ceint-on l’espée et le baudré de chevalerie, ausi comme au commencement. Pour sa restitution crut merveilleusement grant joie et grant leece ou pople ; nes li element qui avoient grant compassion de ses gries s’en resleecierent, si com il sembloit, car jusques à ce jor estoient chaues foudres et tempestes et si granz plouages que nus ne recordoit pas que il eust ainques si granz veuz ; nes li vent avoient si fort venté que nus ne pooit passer les iaues, ne à nés ne à batiaus[3].

  1. Mistere, ministère.
  2. Le 1er mars. Le royal ms. 16 G VI, fol. 208 vo, ajoute en note : « arriva en l’eglise monseigneur Saint Denis », pour se conformer au texte de la Vita Hludowici imperatoris : « in ecclesia Sancti DIonysii. »
  3. Le royal ms. 16 G VI, fol. 208 vo, ajoute en note : « Mais quant l’emperiere fu en son estat restitué et par les prelas en saincte Eglise reconsiliez, les elemens du ciel se misrent en tele attrempance que depuis lonctemps n’avoit esté veue ou ciel, quant aus elemens, si grant attrempance ne tele douceur de temps », pour reproduire la dernière phrase du chapitre li de la Vita Hludowici : « Sed in illius absolutione ita quodammodo conjurasse visa sunt elementa, ut mox et venti sævientes mitescerent, et cœli facies in antiquam, et multo tempore invisam serenitatem rediret. »