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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/294

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les honeurs et les conteez aus uns, et là où il li plesoit, sanz leur assentement, il retorna à Compiegne.

Li baron et cil qui ovec Richeuz l’empererriz s’en retornoient en France, fesoient moult de maus et degastoient tout le païs devant eus, jusques atant que il vindrent à l’abaïe qui est apelée Vegnon Mostier[1]. Lors pristreent un parlement à Moymer en Champagne[2]. Leur messages envoierent à Loys et il leur envoia aussi les siens, et tant alerent messages d’une part et d’autre que la besoigne fu ensi ordenée, que Richeut l’empererriz et li baron vendroient à lui à Compiegne, et que li parlemenz qui fu pris à Moymer seroit mis à Chaene en Coce Selve[3]. A Compigne vint donques madame Richeut l’empererriz et li baron, droit à la feste Saint Martin[4], et li aportoit le mandement que ses peres avoit fait au lit de la mort, que il li lessoit le roiaume de France et l’en revestoit par s’espée qui estoit apelée l’espée saint Pere, et si li envoioit[5] une corone et les roiaus garnemenz, et un

  1. Vegnon Mostier, latin « Avennacum monasterium », auj. Avenay, Marne, arr. de Reims, cant. d’Ay.
  2. Moymer en Champagne, auj. Mont-Aimé, Marne, arr. de Châlons-sur-Marne, cant. de Vertus, comm. de Bergères-les-Vertus.
  3. Chaene en Coce Selve, latin : « ad Casnum in Cotia ». On a désigné sous cette forme le palais du Chesne des rois carolingiens (palacium Casnum), qui aurait été construit sur le territoire de Chelles (Oise, arr. de Compiègne, cant. d’Attichy). Voir sur ce palais Mabillon, De re Diplomatica, p. 278, § XLIV ; Carlier, Hist. du duché de Valois, t. I, p. 190 ; Emmanuel Wailliez, Répertoire archéologique du département de l’Oise, col. 112.
  4. 11 novembre 877.
  5. Ms. S. G., en venoit.