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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/108

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maintint celui Otheviem contre les canons et contre tout droit et li obaï come à Apostoile. Et plus, come daloiaus et escomeniez, mit ou siege, après la mort celui Otheviem[1] dan Gui de Cremoine, l’un des cardinaux qui à l’electiom de celi Otheviem s’estoit acordé repoutement contre tout droit. par l’enortement de ces II, s’en ala cil empereres à Rome, a grant aforz de gent por la cité gaster et destruire. Mais trop grant perte i reçut de sa gent, non mie par la force des Romains, mais par la vengance Nostre Segnor, sanz aide de nul home mortel[2].

Escoutez granz merveiles. Il avint que Nostre Sires estandi sa main sor l’ost à ce daloial tyrant par la corruptiom de l’air, par granz plovages et granz iaus que il espandi sor iaus ; par quoi, trop grant multitude de pople, que de chevaliers, que d’autres genz, qui dou glaive Damedieu furent feru, finerent lor chaitive de vie. Entre lesquex, Corraz li fiuz l’emperaor[3] et Renauz[4] li arcevesques de Coloigne morurent. Si fu li cors de li depeciez et bouliz et puis salez, portez et mis en sepouture en la cité de Cologne. Li empereres, por

  1. L’antipape Victor IV (Octavien) mourut à Lucques le 20 avril 1164 et Gui de Crème, cardinal de Saint-Calixte, fut élu dans cette même ville le 22 avril suivant ; cet antipape prit le nom de Pascal III.
  2. Sur cette expédition désastreuse de Frédéric Barberousse en Italie qui eut lieu en 1167 et dont l’armée fut ravagée par la peste, voir Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. XVII, p. 488-489 et 683-684, et t. XX, p. 493-493.
  3. C’est Frédéric, fils de l’empereur Conrad III, qui mourut le 14 août 1167 (Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. XVII, p. 684).
  4. Renaud, archevêque de Cologne, mourut le même jour (Ibid.).