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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/135

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V.


Comment il fu derechief [coroné] à Saint Denise et dou trespassement son pere.


Ce sont li fait dou secont an.


[1]En l’an de l’Incarnation M et C et LXXX, en la quarte kalende de juin[2], droitement le jor de l’Acension, ala li rois à Saint Denis en France. Là se fist coroner derechief devant le maistre autel de l’eglise par le conseil d’aucuns preuzdomes et sages[3] qui entor lui estoient. Le jor maismes espousa la noble roine Ysabel[4], fille Baudouin le conte de Henaut et niece le conte Phelippe de Flandres[5], qui en ce jor porta devant le roi Joieuse, l’espée le grant roi Karlemene[6], si come

  1. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 10.
  2. Le 29 mai.
  3. Latin : « Ad suggestionem et consilium cujusdam boni viri qui zelum Dei videbatur habere. » Ce bonus vir, d’après H.-F. Delaborde, Œuvres de Rigord, p. 20, note 7, pourrait désigner Bernard de Bré, de Boschiac ou du Coudrai, correcteur des Bonshommes de Vincennes depuis 1168 et qui paraît avoir eu beaucoup d’influence sur Philippe-Auguste. Cf. Histoire littéraire de la France, t. XV, p. 137-140.
  4. Le mariage d’Isabelle et de Philippe-Auguste fut béni en l’abbaye du Tronc-Bérenger (auj. Arrouaise, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Bapaume, comm. de Transloy) par Henri, évêque de Senlis, et Roger, évêque de Laon, et les noces furent célébrées le 28 avril à Bapaume (A. Cartellieri, Philipp II August, t. I, p. 64).
  5. Isabelle était fille de Baudouin V, comte de Hainaut, et de Marguerite, sœur du comte de Flandre.
  6. On a seulement dans le texte latin : « Qui ea die, prout moris est, ensem ante dominum Regem honorifice portavit. »