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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/18

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cet opuscule, histoire très abrégée des événements qui agitèrent la France entre 1137, date de la mort de Louis VI, et 1165, date de la naissance de Philippe-Auguste, est formé de deux parties bien différentes soudées ensemble. La première partie, qui, jusqu’à la découverte de M. Jules Lair[1], comprenait seulement quelques paragraphes[2], était généralement attribuée, mais d’une façon très hypothétique, à Suger. Cette découverte de fragments jusqu’alors inédits de l’histoire de Louis VII permet maintenant d’attribuer avec certitude ce début à l’éminent collaborateur des rois Louis VI et Louis VII[3]. En outre, la publication de ces fragments augmente de plus du double la partie de l’histoire de Louis VII, soupçonnée jusqu’alors et maintenant connue comme œuvre de Suger[4].

  1. Fragment inédit de la vie de Louis VII préparée par Suger, dans Bibl. de l’École des chartes, t. XXXIV (1873), p. 583-596.
  2. Elle comprend dans l’édition d’Auguste Molinier : Vie de Louis le Gros par Suger, suivie de l’histoire du roi Louis VII, les paragraphes I à III et les trois premières lignes du paragraphe IV (p. 147-150).
  3. La découverte de M. J. Lair n’a pas seulement fait connaître des fragments inédits de la vie de Louis VII par Suger ; mais encore la leçon donnée par le ms. lat. 12710 de la Bibl. nat. des pages déjà connues de cette vie a fourni une preuve qu’elles étaient bien de Suger. Au début du paragraphe II de l’Histoire du roi Louis VII, on parle de la diète qui se tint à Mayence en 1125 et dans laquelle fut élu l’empereur Lothaire. Or, on sait, par plusieurs actes de Suger donnés à cette date, qu’il était alors à Mayence. Dans les leçons anciennes de l’Historia, on ne fait aucune allusion à sa présence à cette diète, tandis que les quatre mots suivants : cui et nos interfuimus, rétablissent la vérité et donnent en même temps une preuve décisive que cette première partie est bien de Suger. Cf. A. Molinier, op. cit., préface, p. xxxiv, et p. 148.
  4. La nouvelle partie de l’œuvre de Suger s’étend, dans l’édition A. Molinier, de la fin de la troisième ligne du paragraphe IV (p. 150) à la fin du paragraphe VII (p. 156). Elle n’a pas été con-