Aller au contenu

Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1148]
49
LOUIS VII LE JEUNE

qui nomez fu, venissent tuit aparelié chascuns selonc son pooir en la cité de Thabarie. Cu fu en l’an de l’Incarnaciom Nostre Segnor M C XLVI, ou XXVme jor de mai. Cit haut home qui venu estoient en pelerinage et li autre dou roiaume de Jerusalem et tuit à cheval et à pié vindrent en la cité de Thabarie, qui est apelée en l’evangile Cesaire Phelippe[1]. La voire croiz fu là aportée, si com il estoit costume au tens de lors, que ele aloit prumiere es granz besoignes[2]. Iluec parlerent li grant home à cex de la terre qui bien savoient l’estre dou païs et nomehément la seance de la cité de Damas. Cil donerent consel aus barons, et bien fu acordé de toz que l’on maist paine prumierement que li jardin de Damas fussent pris, car il acegnoient[3] grant partie de la vile et moult i a grant forterece[4] où li Tur de la vile se fioient trop. Bien sembloit estre voirs que se l’on peut les jardins prendre, ne se tenit pas longuement la citez. Il murent tuit ensemble l’endemain et passerent le mont de Libane qui moult est renomez en escripture et si est entre ces II citez, Beli-

  1. On a confondu ici deux villes bien distinctes : Thabarie, auj. Tibériade, sur les bords du lac de ce nom, et Césarée-de-Philippe ou Paneas, ville située à une certaine distance au nord de la première, aux sources du Jourdain, sur le versant méridional de l’Hermon, et sur les ruines de laquelle est le village actuel de Banias. Au reste, le texte latin de Guillaume de Tyr n’a pas commis cette confusion : « secus mare Galileæ usque Paneadem, quæ est Cæsarea Philippi ».
  2. « Et la porta le patriarche de Jherusalem a grant devocion » (royal ms. 16 G VI, fol. 319 vo).
  3. Acegnoient, entouraient.
  4. « Car li Turc les jardins avoient clos de murs de boue, chascun selon son estat et la partie que il avoit es jardins » (royal ms. 16 G VI, id.).