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et faire chevalier[1]. Et requist le duc de Brebant qu’il li donnast Mahaut[2] sa fille à fame. Quant le duc entendi les messages qui li requistrent sa fille de par le roy de France, si en fu mout liez et leur otroia volentiers. Le roy manda les barons et tint court pleniere de toutes manieres de genz, et donna à son frere la conté d’Artois et la cité d’Arras. A celle feste fu la greigneur partie des barons de France pour le roy honorer et sa court.


XX.
De la traïson l’empereour Federic[3].

Si comme le roy tenoit feste pleniere de son frere le conte d’Artois, les messages l’empereour Federic vindrent à lui et li distrent que il venist parler à l’emperere à Vaucouleur[4] et que là l’atendroient l’empereor

    comte d’Artois par lettres données à Compiègne le 7 juin 1237 et fut tué à Mansourah le 9 février 1250 (n. st.).

  1. Robert d’Artois fut fait chevalier à Compiègne le jour de la Pentocôte (7 juin) 1237. Voir Peigné-Delacourt, Compte des dépenses de la chevalerie de Robert, comte d’Artois, à Compiègne, en juin 1237 ; extrait du t. XII des Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie.
  2. Mahaut était fille de Henri II, duc de Brabant, et de Marie de Souabe. Les fêtes du mariage de Robert d’Artois avec Mahaut furent célébrées à Compiègne en même temps que celles de sa chevalerie et la cérémonie du mariage eut lieu à l’octave de la Pentecôte, soit le 14 juin (Lenain de Tillemont, op cit., p. 300).
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 324-327 ; Chronique latine, t. I, p. 190.
  4. Vaucouleurs, Meuse, arr. de Commercy, ch.-l. de cant.