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tour la tour. Cil qui furent dedenz se deffendirent forment et sostindrent longuement l’assaut. Quant François virent qu’il se deffendoient si bien et si forment, si commencierent l’endemain plus fort à assaillir et lancier pierres et mangonniaus. Tant firent qu’il conquistrent la tour et grant plenté d’armes et de vitaille dont elle estoit mout bien garnie. Quant la tour fu prise, si se porpenssa le roy qu’elle avoit fait mout de maus à sa gent et que encore les porroit bien grever ; si la fist miner et giter à terre jusques au fons. Tantost comme Monstereul et la tour de Bergue fu prinse, le roy s’en ala à i chastel que l’en apelle Fontenai[1] ; si le tenoit Gieffroi, li sire de Lesignen[2] qui estoit en l’aide le conte de la Marche. Le roy le fist asseoir et fist traire et lancier à ceus qui dedenz estoient. Si fu pris par force avoec i autre chastel que l’en apelle Novent[3] (sic).


XXIX.
Comment en volt enpoisonner le roy de France[4].

La fame au conte de la Marche vit bien et aperçut

  1. Fontenay-le-Comte, Vendée, ch.-l. d’arr.
  2. Geoffroi de Lusignan, fils d’Hugues VIII de Lusignan, était frère de Gui de Lusignan, roi de Jérusalem.
  3. Cette forme erronée pour Vovent (auj. Vouvent, Vendée, arr. de Fontenay-le-Comte, cant. de la Châtaigneraie) dut être donnée par plusieurs manuscrits, soit des Gesta sancti Ludovoci (cf. éd. Pithou, 1596, p. 412), soit de la Chronique latine de Guillaume de Nangis (cf. éd. Géraud, t. I, p. 194, note 3, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 549). Cette ville fut prise le 6 juin (Ch. Bémont, op. cit., p. 295).
  4. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 334-335 ; Vincent