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vangile pardurable[1] fu un qui avoit nom Jehan de Parme, Jacobin. Et fu ce livre publiquement ars[2].

Item, en celui temps, le vie jour du mois de septembre[3], fu quis et trouvé le corps de monseigneur saint Saturni, martir, qui fu premier evesque de Thoulouse, et fu trouvé en son moustier à Thoulouse, ouquel moustier, par la grâce et volenté de Dieu, il fait et a fait ou temps passé pluseurs et merveilleus miracles dignes de gant loenge.

Item, en celui temps commença grant turbacion de l’Université de Paris contre les povres religieus estudians en theologie, par l’entichement du devant dit Guillaume de Saint Amor. Mais après, la turbacion cessa par le pape, et l’aucteur Guillaume fu banis du royaume de France[4].

[5]Item, en celui temps, le roy de Hongrie, pour certaines terres, assailli en bataille le roy de Boesme, et avoit en son ost de diverses nacions orientales de païens

  1. Sur l’Évangile éternel de Joachim de Flore et sur Jean de Parme, voir Xavier Rousselot, Étude d’histoire religieuse aux XIIe et XIIIe siècles : Joachim de Flore, Jean de Parme et la doctrine de l’Évangile éternel. Paris, 1867, in-8o, et Hist. littéraire de la France, t. XX, p. 23-36.
  2. En 1255, d’après Bernard Gui. En marge du fol. 292 du ms. fr. 2813, une autre main ajouta : « Nota, la condempnation de l’euvangile perdurable. »
  3. 1258. Cf. Bernard Gui, op. cit., ibid.
  4. Le 9 août 1257. Alexandre IV défendit à Guillaume de Saint-Amour, qui était en Italie, de rentrer en France (Lenain de Tillemont, t. VI, p. 211).
  5. Bernard Gui, op. cit., ibid. Cf. Guillaume de Nangis, Chronique latine, t. I, p. 221. Il est sans doute fait allusion, dans ce paragraphe, à la victoire que Przemislas-Ottocare II, roi de Bohême, remporta, le 13 juillet 1260, sur Béla IV, roi de Hongrie.