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meesmement pour ce qu’il estoit son cousin, et le monta en si grant hautece qu’il le fist senateur de Romme[1].


XCV.
Comment le roy de France fist son fiuz chevalier[2].

Celle année que Henri fu fet senateur de Romme, le roy de France assambla touz les barons et grant partie des prelas pour ce que il volt que son fiuz Phelippe, li aisnez feust chevalier et Robert d’Artois son neveu a grant plenté de nouviaus chevaliers[3]. La feste fu si grant que le pueple de Paris se tint viii jourz entierement de besongnier, et fu Paris encourtiné de dras de soie et de pailes. Les dames furent vestues de pourpres et de samis et de diverses deguiseures. Celle année meismes que messire Phelippe fu fet chevalier, Ysabel sa fame ot i enfant que ot non Phelippe[4] comme son pere. Ce fut l’an de grâce mil CC et LXVII.


XCVI.
Comment dant Henri et Corradin vindrent contre le roy Karle[5].

L’année après que le roy ot fet son fiuz chevalier,

  1. Henri de Castille fut fait sénateur de Rome au mois de juillet 1267 (ibid., t. VI, p. 103).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 428-429 ; Chronique latine, t. I, p. 232-233.
  3. Ils furent armés chevaliers le jour de la Pentecôte, 5 juin 1267.
  4. Philippe le Bel naquit, en 1268, à Fontainebleau.
  5. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des